Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Anonyme.
Vierge protectrice dite «Notre-Dame des Désemparés» Ancien hôpital de la confrérie des Tisserands, place du Puig, Perpignan, 1469. Pierre calcaire.
La confrérie des Tisserands et celle des Délaissés (dels Desemparats) possédaient chacune leur siège à l’église Saint-Jacques et étaient vouées à la Vierge. Dans ce bas-relief, la Vierge protège de son manteau les délaissés dont l'hôpital, dans la tradition médiévale, s’occupait par vocation, comme les lépreux, les mendiants, les infirmes, mais aussi les pèlerins. L'ensemble sculpté représente la Vierge Marie ouvrant les bras et abritant de son manteau des personnages agenouillés en prière. Les visages pleins, le maniérisme appuyé des plis, des boucles et des volutes de nuages comme le caractère gras des ornements végétaux correspondent è l’art de la deuxième moitié du XVe siècle
Musée Hyacinthe Rigaud.
Anonyme. Vierge protectrice dite «Notre-Dame des Désemparés» Ancien hôpital de la confrérie des Tisserands, place du Puig, Perpignan, 1469. Pierre calcaire. La confrérie des Tisserands et celle des Délaissés (dels Desemparats) possédaient chacune leur siège à l’église Saint-Jacques et étaient vouées à la Vierge. Dans ce bas-relief, la Vierge protège de son manteau les délaissés dont l'hôpital, dans la tradition médiévale, s’occupait par vocation, comme les lépreux, les mendiants, les infirmes, mais aussi les pèlerins. L'ensemble sculpté représente la Vierge Marie ouvrant les bras et abritant de son manteau des personnages agenouillés en prière. Les visages pleins, le maniérisme appuyé des plis, des boucles et des volutes de nuages comme le caractère gras des ornements végétaux correspondent è l’art de la deuxième moitié du XVe siècle
225
Musée Htacinthe Rigaud. <br> Croire en Roussillon.
De la naissance à la mort, la religion scande les grandes étapes de la vie et accompagne le fidèle. Les ordres mendiants (franciscains, dominicains, carmes et grands augustins), fortement implantés à Perpignan, favorisent par leur prêche le développement d’un sentiment religieux rigoriste.
La Contre-Réforme, instituée par le concile de Trente (1545-1563) pour endiguer la progression de la réforme protestante, ne fera qu’accroître une religion où la pénitence et la contrition occupent déjà une large place C’est dans le sillage des prêches virulents de saint Vincent Ferrier, frère dominicain, qu’est créée en 1416 la confrérie de la Sanch. Si ses pénitents accompagnaient alors les condamnés à mort jusqu’au lieu de leur exécution, ils défilent encore aujourd’hui chaque Vendredi saint dans les rues de Perpignan pour accompagner le Christ jusqu’à la croix.
Pendant toute la période gothique (XIIIe-XVe siècles), les cloîtres accueillent les tombeaux des familles nobles tel le vicomte de Castelnou, les chapelles ceux des bourgeois récemment enrichis tel Perpenya Blan. Les confréries de commerçants et d’artisans, par le biais de commandes, recherchent la protection divine. Les tisserands de la ville se placent ainsi sous la protection de Notre-Dame des désemparés.
Musée Htacinthe Rigaud.
Croire en Roussillon. De la naissance à la mort, la religion scande les grandes étapes de la vie et accompagne le fidèle. Les ordres mendiants (franciscains, dominicains, carmes et grands augustins), fortement implantés à Perpignan, favorisent par leur prêche le développement d’un sentiment religieux rigoriste. La Contre-Réforme, instituée par le concile de Trente (1545-1563) pour endiguer la progression de la réforme protestante, ne fera qu’accroître une religion où la pénitence et la contrition occupent déjà une large place C’est dans le sillage des prêches virulents de saint Vincent Ferrier, frère dominicain, qu’est créée en 1416 la confrérie de la Sanch. Si ses pénitents accompagnaient alors les condamnés à mort jusqu’au lieu de leur exécution, ils défilent encore aujourd’hui chaque Vendredi saint dans les rues de Perpignan pour accompagner le Christ jusqu’à la croix. Pendant toute la période gothique (XIIIe-XVe siècles), les cloîtres accueillent les tombeaux des familles nobles tel le vicomte de Castelnou, les chapelles ceux des bourgeois récemment enrichis tel Perpenya Blan. Les confréries de commerçants et d’artisans, par le biais de commandes, recherchent la protection divine. Les tisserands de la ville se placent ainsi sous la protection de Notre-Dame des désemparés.
226
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Hyacinthe Rigaud.
(Perpignan, 1659 - Paris, 1743)
Saint Pierre. 1702. Huile sur toile.
Si la production picturale de Rigaud est placée sous le signe du portrait, 9 n’abandonne cependant jamais l'ambition d’exceller dans la peinture d’histoire, genre alors réputé plus noble. Il livre ainsi au cours de sa carrière plusieurs compositions religieuses, toutes dictées par une foi ardente. Destiné à son usage privé, ce Saint Pierre demeure à son domicile sa vie durant. Sa composition s’inspire largement d'une œuvre du peintre bolonais Guido Reni, sans doute admirée chez son ami, le grand collectionneur Pierre Crozat
Quelques années plus tôt, en 1696,9 offre è sa mère Maria Serra un des Christ en croix présentés dans cette salle.
Musée Hyacinthe Rigaud.
Hyacinthe Rigaud. (Perpignan, 1659 - Paris, 1743) Saint Pierre. 1702. Huile sur toile. Si la production picturale de Rigaud est placée sous le signe du portrait, 9 n’abandonne cependant jamais l'ambition d’exceller dans la peinture d’histoire, genre alors réputé plus noble. Il livre ainsi au cours de sa carrière plusieurs compositions religieuses, toutes dictées par une foi ardente. Destiné à son usage privé, ce Saint Pierre demeure à son domicile sa vie durant. Sa composition s’inspire largement d'une œuvre du peintre bolonais Guido Reni, sans doute admirée chez son ami, le grand collectionneur Pierre Crozat Quelques années plus tôt, en 1696,9 offre è sa mère Maria Serra un des Christ en croix présentés dans cette salle.
227
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Rigaud, Guerra, peindre en Roussillon.
Aux XVIe et XVIIe siècles, peindre en Roussillon s'avère difficile. France et Espagne se disputent Perpignan, ville à la frontière entre deux royaumes.
La ville attire moins les marchands et le commerce que les soldats et les assauts. En 1659, l’annexion du Roussillon à la couronne française sous le règne de Louis XIV met fin à cette période de troubles.
Antoine Guerra dit le jeune, descendant d'une dynastie de peintres doreurs, développe une activité de peintre au sein d'un atelier peu enclin à l’innovation car ayant difficilement accès aux évolutions stylistiques de son temps. Bien que les commandes soient rares, le portrait de Saint-Elme (1701), pour les consuls de la ville, lui permet de livrer une œuvre d'envergure où se lit tout son talent.
Si les peintures de dévotion occupent une large place au sein de la boutique familiale, Antoine Guerra bénéficie de quelques commandes de portraits dans lesquels il reprend non sans éclat les formules rigaldiennes. Ainsi en est-il du Portrait du colonel Manuel.
Dans un mouvement inverse, Rigaud s’éloigne parfois de l'art du portrait dont il est virtuose pour livrer des œuvres religieuses destinées à sa dévotion personnelle ou à celle de ses proches, signe d’un profond sentiment religieux. Il offre en 1696 un Christ en croix à sa mère Maria Serra et dédie Le Saint-Pierre (1702) à son cabinet personnel.
Musée Hyacinthe Rigaud.
Rigaud, Guerra, peindre en Roussillon. Aux XVIe et XVIIe siècles, peindre en Roussillon s'avère difficile. France et Espagne se disputent Perpignan, ville à la frontière entre deux royaumes. La ville attire moins les marchands et le commerce que les soldats et les assauts. En 1659, l’annexion du Roussillon à la couronne française sous le règne de Louis XIV met fin à cette période de troubles. Antoine Guerra dit le jeune, descendant d'une dynastie de peintres doreurs, développe une activité de peintre au sein d'un atelier peu enclin à l’innovation car ayant difficilement accès aux évolutions stylistiques de son temps. Bien que les commandes soient rares, le portrait de Saint-Elme (1701), pour les consuls de la ville, lui permet de livrer une œuvre d'envergure où se lit tout son talent. Si les peintures de dévotion occupent une large place au sein de la boutique familiale, Antoine Guerra bénéficie de quelques commandes de portraits dans lesquels il reprend non sans éclat les formules rigaldiennes. Ainsi en est-il du Portrait du colonel Manuel. Dans un mouvement inverse, Rigaud s’éloigne parfois de l'art du portrait dont il est virtuose pour livrer des œuvres religieuses destinées à sa dévotion personnelle ou à celle de ses proches, signe d’un profond sentiment religieux. Il offre en 1696 un Christ en croix à sa mère Maria Serra et dédie Le Saint-Pierre (1702) à son cabinet personnel.
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Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Hyacinthe Rigaud
(Perpignan, 1659 - Paris, 1743)
Christ expirant
1696
huile sur toile
Musée Hyacinthe Rigaud.
Hyacinthe Rigaud (Perpignan, 1659 - Paris, 1743) Christ expirant 1696 huile sur toile
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Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Antoine Guerra, dit le jeune.
(Perpignan, 1666-1711)
Saint Elme, protecteur du commerce .maritime, 1701.
Huile sur toile.
À deux reprises au cours de leur histoire les consuls de Mer de Perpignan vont commander des œuvres de prestige dédiées à Saint Elme, le saint protecteur des marins devenu par extension le saint patron des commerçants. Après la commande du Retable de la Trinité (1489), en 1701 est passée commande à Antoine Guerra le jeune d'une imposante toile dédiée à Pierre Elme Gonzalez, dominicain espagnol du XIIIe siècle qui consacra sa vie à l’évangélisation des marins. Béatifié huit ans après sa mort, les marins l’invoquèrent sous le nom de saint Elme. Antoine Guerra le jeune montre ici pleinement la mesure de son talent: l’ampleur de la composition, la finesse des coloris et la perfection du dessin font de cette œuvre un de ses chefs-d’œuvre.
Musée Hyacinthe Rigaud.
Antoine Guerra, dit le jeune. (Perpignan, 1666-1711) Saint Elme, protecteur du commerce .maritime, 1701. Huile sur toile. À deux reprises au cours de leur histoire les consuls de Mer de Perpignan vont commander des œuvres de prestige dédiées à Saint Elme, le saint protecteur des marins devenu par extension le saint patron des commerçants. Après la commande du Retable de la Trinité (1489), en 1701 est passée commande à Antoine Guerra le jeune d'une imposante toile dédiée à Pierre Elme Gonzalez, dominicain espagnol du XIIIe siècle qui consacra sa vie à l’évangélisation des marins. Béatifié huit ans après sa mort, les marins l’invoquèrent sous le nom de saint Elme. Antoine Guerra le jeune montre ici pleinement la mesure de son talent: l’ampleur de la composition, la finesse des coloris et la perfection du dessin font de cette œuvre un de ses chefs-d’œuvre.
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Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Antoine Guerra, dit le jeune
(Perpignan, 1666-1711)
Saint Sébastien 1709
Musée Hyacinthe Rigaud.
Antoine Guerra, dit le jeune (Perpignan, 1666-1711) Saint Sébastien 1709
231
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Dans l’atelier de Rigaud
À l’organisation artisanale, corporative et provinciale de l’atelier des Guerra s’oppose l’atelier parisien de Hyacinthe Rigaud, particulièrement bien organisé et comptant jusqu’à quarante aides dont son frère Gaspard ou son neveu, Jean Ranc. Élèves, collaborateurs ponctuels ou permanents participent à une œuvre immense où le caractère autographe est parfois difficile à déterminer : œuvres originales, répliques, gravures... diffusent le talent de Rigaud de par l’Europe.
Portraitiste de la royauté, de la grande noblesse mais également de la bourgeoisie aisée, il répond à des commandes qui le poussent à exacerber et codifier des formules et des poses maintes fois éprouvées mais également à déléguer à des mains expertes fonds, fleurs, scènes de bataille : Antoine Monnoyer réalise pour lui des bouquets, Joseph Parrocel des scènes de bataille...
Grand admirateur du baroque flamand, découvert alors qu’il est tout jeune apprenti chez le peintre montpelliérain Paul Pezet, Rigaud constitue une remarquable collection personnelle. Les œuvres de Rubens, Rembrandt et van Dyck exercent une profonde influence sur son style. Reprenant à van Dyck une certaine noblesse dans les attitudes et les vêtements, le réalisme sévère de son pinceau lui fait quelquefois préférer son rival, Nicolas de Largillière, coloriste élégant.
Musée Hyacinthe Rigaud.
Dans l’atelier de Rigaud À l’organisation artisanale, corporative et provinciale de l’atelier des Guerra s’oppose l’atelier parisien de Hyacinthe Rigaud, particulièrement bien organisé et comptant jusqu’à quarante aides dont son frère Gaspard ou son neveu, Jean Ranc. Élèves, collaborateurs ponctuels ou permanents participent à une œuvre immense où le caractère autographe est parfois difficile à déterminer : œuvres originales, répliques, gravures... diffusent le talent de Rigaud de par l’Europe. Portraitiste de la royauté, de la grande noblesse mais également de la bourgeoisie aisée, il répond à des commandes qui le poussent à exacerber et codifier des formules et des poses maintes fois éprouvées mais également à déléguer à des mains expertes fonds, fleurs, scènes de bataille : Antoine Monnoyer réalise pour lui des bouquets, Joseph Parrocel des scènes de bataille... Grand admirateur du baroque flamand, découvert alors qu’il est tout jeune apprenti chez le peintre montpelliérain Paul Pezet, Rigaud constitue une remarquable collection personnelle. Les œuvres de Rubens, Rembrandt et van Dyck exercent une profonde influence sur son style. Reprenant à van Dyck une certaine noblesse dans les attitudes et les vêtements, le réalisme sévère de son pinceau lui fait quelquefois préférer son rival, Nicolas de Largillière, coloriste élégant.
232
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Gaspard Rigaud
(Perpignan, 1661 - Paris, 1705)
Portraits d’un jeune couple 1699 Huiles sur toile
Frère cadet d’Hyacinthe, formé à Montpellier par Antoine Ranc puis travaillant à Paris aux côtés de son frère en 1695, Gaspard Rigaud va viser l’émancipation et ouvrir son propre atelier. Il devient rapidement le portraitiste de la petite bourgeoisie parisienne en reprenant à son compte les archétypes du portrait tels que codifiés par Hyacinthe: noblesse des attitudes, acuité psychologique et somptuosité des étoffes contribuent à la séduction de J ces images. Au travers de ces deux portraits se lit en filigrane le goût d’une époque pour le portrait domestique, objet du paraître social
Musée Hyacinthe Rigaud.
Gaspard Rigaud (Perpignan, 1661 - Paris, 1705) Portraits d’un jeune couple 1699 Huiles sur toile Frère cadet d’Hyacinthe, formé à Montpellier par Antoine Ranc puis travaillant à Paris aux côtés de son frère en 1695, Gaspard Rigaud va viser l’émancipation et ouvrir son propre atelier. Il devient rapidement le portraitiste de la petite bourgeoisie parisienne en reprenant à son compte les archétypes du portrait tels que codifiés par Hyacinthe: noblesse des attitudes, acuité psychologique et somptuosité des étoffes contribuent à la séduction de J ces images. Au travers de ces deux portraits se lit en filigrane le goût d’une époque pour le portrait domestique, objet du paraître social
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Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Gaspard Rigaud
(Perpignan, 1661 - Paris, 1705)
Portraits d’un jeune couple 1699
Huiles sur toile
Musée Hyacinthe Rigaud.
Gaspard Rigaud (Perpignan, 1661 - Paris, 1705) Portraits d’un jeune couple 1699 Huiles sur toile
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Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Hyacinthe Rigaud
(Perpignan, 1659 - Paris, 1743)
Portraits de monsieur et madame Rousseau 1737
Huile sur toile
Musée Hyacinthe Rigaud.
Hyacinthe Rigaud (Perpignan, 1659 - Paris, 1743) Portraits de monsieur et madame Rousseau 1737 Huile sur toile
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Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Hyacinthe Rigaud
(Perpignan, 1659 - Paris, 1743)
Portraits de monsieur et madame Rousseau 1737
Huile sur toile
Musée Hyacinthe Rigaud.
Hyacinthe Rigaud (Perpignan, 1659 - Paris, 1743) Portraits de monsieur et madame Rousseau 1737 Huile sur toile
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Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Nicolas de Largillierre
(Paris, 1656-1746)
Portrait de l'acteur Baron  XVIIIème siècle
Huile sur toile
Avec Hyacinthe Rigaud et François de Troy, Nicolas de Largillierre fait partie des grands portraitistes de l’aristocratie. Il contribua avec eux à codifier des formules appelées à rayonner sur les centres provinciaux. I Largillierre représente ici un comédien et auteur dramatique alors célèbre: Michel Baron, formé par son ami Molière, joua pour Corneille et Racine.
Musée Hyacinthe Rigaud.
Nicolas de Largillierre (Paris, 1656-1746) Portrait de l'acteur Baron XVIIIème siècle Huile sur toile Avec Hyacinthe Rigaud et François de Troy, Nicolas de Largillierre fait partie des grands portraitistes de l’aristocratie. Il contribua avec eux à codifier des formules appelées à rayonner sur les centres provinciaux. I Largillierre représente ici un comédien et auteur dramatique alors célèbre: Michel Baron, formé par son ami Molière, joua pour Corneille et Racine.
237
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Hyacinthe Rigaud
(Perpignan, 1659 - Paris, 1743)
Portrait du cardinal de Bouillon 1707-1709 /1740-1741
Huile sur toile
De tous les portraits d'ecclésiastiques que compte l’œuvre de Rigaud, celui du cardinal de Bouillon est l'un des plus impressionnants par l’ampleur inégalée de la composition, ainsi que par la personnalité hors du commun du modèle représenté. En effet, Emmanuel Théodose, cardinal de Bouillon, se distingue par son indiscipline envers Louis XIV. Dans l'histoire haute en couleur du cardinal, l’épisode le plus glorieux demeure la cérémonie d’ouverture de la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre de Rome que le cardinal préside en 1699 en lieu et place du pape Innocent XII malade. Fier de cet honneur, le cardinal commande en 1707 son portrait à Rigaud. Malgré les ors et la pourpre, le peintre ne dissimule pas le strabisme dont le cardinal est affligé bien que la position de trois-quarts en atténue le désagrément.
Musée Hyacinthe Rigaud.
Hyacinthe Rigaud (Perpignan, 1659 - Paris, 1743) Portrait du cardinal de Bouillon 1707-1709 /1740-1741 Huile sur toile De tous les portraits d'ecclésiastiques que compte l’œuvre de Rigaud, celui du cardinal de Bouillon est l'un des plus impressionnants par l’ampleur inégalée de la composition, ainsi que par la personnalité hors du commun du modèle représenté. En effet, Emmanuel Théodose, cardinal de Bouillon, se distingue par son indiscipline envers Louis XIV. Dans l'histoire haute en couleur du cardinal, l’épisode le plus glorieux demeure la cérémonie d’ouverture de la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre de Rome que le cardinal préside en 1699 en lieu et place du pape Innocent XII malade. Fier de cet honneur, le cardinal commande en 1707 son portrait à Rigaud. Malgré les ors et la pourpre, le peintre ne dissimule pas le strabisme dont le cardinal est affligé bien que la position de trois-quarts en atténue le désagrément.
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Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Hyacinthe Rigaud
(Perpignan, 1659 - Paris, 1743)
Portrait de la famille Le Juge
1706. Huile sur toile.
Musée Hyacinthe Rigaud.
Hyacinthe Rigaud (Perpignan, 1659 - Paris, 1743) Portrait de la famille Le Juge 1706. Huile sur toile.
239
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Hyacinthe Rigaud.
(Perpignan, 1659 - Paris, 1743)
Portrait de Philippe d'Orléans (1674-1723), duc de Chartres, futur Régent 1689. Huile sur toile
Musée Hyacinthe Rigaud.
Hyacinthe Rigaud. (Perpignan, 1659 - Paris, 1743) Portrait de Philippe d'Orléans (1674-1723), duc de Chartres, futur Régent 1689. Huile sur toile
240
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Hyacinthe Rigaud
(Perpignan, 1659 - Paris, 1743)
Autoportrait dit au cordon noir Vers 1710-1727. Huile sur toile.
Musée Hyacinthe Rigaud.
Hyacinthe Rigaud (Perpignan, 1659 - Paris, 1743) Autoportrait dit au cordon noir Vers 1710-1727. Huile sur toile.
241
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Henri Fantin-Latour
(1836-1904)
Danseuse ; la ronde des nymphes
1900
Huile sur toile
Musée Hyacinthe Rigaud.
Henri Fantin-Latour (1836-1904) Danseuse ; la ronde des nymphes 1900 Huile sur toile
242
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Jean-François de Troy
(Paris, 1679 - Rome, Italie, 1752)
L’Accord parfait (ancien titre: Le Concert), vers 1712-1714.
Huile sur toile
Œuvre récupérée à la fin de la seconde Guerre mondiale, déposée le 12 novembre 1955 par le musée du Louvre ; en attente de sa restitution à ses légitimes propriétaires.
Musée Hyacinthe Rigaud.
Jean-François de Troy (Paris, 1679 - Rome, Italie, 1752) L’Accord parfait (ancien titre: Le Concert), vers 1712-1714. Huile sur toile Œuvre récupérée à la fin de la seconde Guerre mondiale, déposée le 12 novembre 1955 par le musée du Louvre ; en attente de sa restitution à ses légitimes propriétaires.
243
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Françoise Duparc
(Nurcie, Espagne, 1705 - Marseille, 1778)
Tête de jeune fille XVIIIème siècle Huile sur toile
Musée Hyacinthe Rigaud.
Françoise Duparc (Nurcie, Espagne, 1705 - Marseille, 1778) Tête de jeune fille XVIIIème siècle Huile sur toile
244
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Jean-Baptiste Camille Corot
(Paris, 1796-1875)
Muse sous un bois XIXe siècle
Huile sur toile.
De 1825 à 1875 le village de Barbizon, dans la forêt de Fontainebleau, abrite une colonie d’artistes désireux de renouer avec la nature et fuyant des villes où l’urbanisme et l’industrialisation galopante éloignent le paysagiste de son inspiration première. Théodore Rousseau, Charles d’Aubigny... et, dès 1822, Camille Corot y séjournent pour peindre ces lieux sauvages où flotte encore un paganisme salvateur. L’école de Barbizon va durablement marquer l’histoire du paysage et annoncer l’impressionnisme.
Musée Hyacinthe Rigaud.
Jean-Baptiste Camille Corot (Paris, 1796-1875) Muse sous un bois XIXe siècle Huile sur toile. De 1825 à 1875 le village de Barbizon, dans la forêt de Fontainebleau, abrite une colonie d’artistes désireux de renouer avec la nature et fuyant des villes où l’urbanisme et l’industrialisation galopante éloignent le paysagiste de son inspiration première. Théodore Rousseau, Charles d’Aubigny... et, dès 1822, Camille Corot y séjournent pour peindre ces lieux sauvages où flotte encore un paganisme salvateur. L’école de Barbizon va durablement marquer l’histoire du paysage et annoncer l’impressionnisme.
245
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Le portrait après Rigaud.
Le XVIIIe siècle fait sortir l’art du portrait de la logique de la commande.
Le genre devient terrain d’exploration pour l’artiste désireux de dépasser la vêture et le statut social pour tourner son regard vers les oubliés: femmes, enfants, hommes du peuple voient ainsi leurs visages extraits de l’oubli.
Dans le sillage des écrits de Jean-Jacques Rousseau, l’intimité et la sensibilité gagnent leurs lettres de noblesse, Jean-Baptiste Greuze, Françoise Duparc incarnent cette veine populaire, parallèlement à l’art galant qui se développe au même siècle et privilégie la scène de genre. Gabriel de Saint-Aubin, Jean-François de Troy peignent avec élégance les loisirs et les promenades prisées par la bourgeoisie.
Le XIXe siècle va donner un visage à cette bourgeoisie commerçante et industrieuse sortie victorieuse des soubresauts révolutionnaires.
Mais le siècle voit le déclin d’un genre concurrencé dès 1839 par la photographie, procédé découvert conjointement par Nicéphore Niepce et Jacques-Mandé Daguerre et «offert au monde entier » par la France, selon les mots de François Arago lors de son célèbre discours devant les membres de l’Académie des sciences le 19 août 1839.
Musée Hyacinthe Rigaud.
Le portrait après Rigaud. Le XVIIIe siècle fait sortir l’art du portrait de la logique de la commande. Le genre devient terrain d’exploration pour l’artiste désireux de dépasser la vêture et le statut social pour tourner son regard vers les oubliés: femmes, enfants, hommes du peuple voient ainsi leurs visages extraits de l’oubli. Dans le sillage des écrits de Jean-Jacques Rousseau, l’intimité et la sensibilité gagnent leurs lettres de noblesse, Jean-Baptiste Greuze, Françoise Duparc incarnent cette veine populaire, parallèlement à l’art galant qui se développe au même siècle et privilégie la scène de genre. Gabriel de Saint-Aubin, Jean-François de Troy peignent avec élégance les loisirs et les promenades prisées par la bourgeoisie. Le XIXe siècle va donner un visage à cette bourgeoisie commerçante et industrieuse sortie victorieuse des soubresauts révolutionnaires. Mais le siècle voit le déclin d’un genre concurrencé dès 1839 par la photographie, procédé découvert conjointement par Nicéphore Niepce et Jacques-Mandé Daguerre et «offert au monde entier » par la France, selon les mots de François Arago lors de son célèbre discours devant les membres de l’Académie des sciences le 19 août 1839.
246
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Alfons Mucha
(Ivancice, Empire d'Autriche, 1860 - Prague, Tchécoslovaquie, 1939)
Affiche JOB
1898
Lithographie sur papier
Le style élégant et sensuel d'Alfons Mucha s’incarne dans les volutes de fumée se mêlant ici aux boudes souples de la chevelure. Le nom de la marque, décliné en monogramme dans le fond de l'affiche, se fait également bijou précieux pour retenir le corsage de la «femme Mucha».
Musée Hyacinthe Rigaud.
Alfons Mucha (Ivancice, Empire d'Autriche, 1860 - Prague, Tchécoslovaquie, 1939) Affiche JOB 1898 Lithographie sur papier Le style élégant et sensuel d'Alfons Mucha s’incarne dans les volutes de fumée se mêlant ici aux boudes souples de la chevelure. Le nom de la marque, décliné en monogramme dans le fond de l'affiche, se fait également bijou précieux pour retenir le corsage de la «femme Mucha».
247
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Paul Gervais
(Toulouse, 1859-1936)
Femme coiffée à l'antique
1907
Huile sur toile.
Ce tableau est transposé en affiche JOB en 1907. Au total, ce n’est pas moins de sept affiches que Paul Gervais réalise pour la famille Bardou entre 1902 et 1911.
Musée Hyacinthe Rigaud.
Paul Gervais (Toulouse, 1859-1936) Femme coiffée à l'antique 1907 Huile sur toile. Ce tableau est transposé en affiche JOB en 1907. Au total, ce n’est pas moins de sept affiches que Paul Gervais réalise pour la famille Bardou entre 1902 et 1911.
248
Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Gustave Fayet
(Béziers, 1865 - Carcassonne, 1926)
Madeleine Fayet et sa fille Yseult 1901
Huile sur toile
Cette œuvre attendrissante met en scène l’allaitement d’Yseult, sa chère fille, enveloppée par le regard attentif de Madeleine, son épouse.
Sur un fond d’or se détachent une flore et une faune dont l'onirisme évoque l’univers d’Odilon Redon. Mais les contours largement cernés d'un trait gras rejoignent la rusticité primitive de Paul Gauguin.
Musée Hyacinthe Rigaud.
Gustave Fayet (Béziers, 1865 - Carcassonne, 1926) Madeleine Fayet et sa fille Yseult 1901 Huile sur toile Cette œuvre attendrissante met en scène l’allaitement d’Yseult, sa chère fille, enveloppée par le regard attentif de Madeleine, son épouse. Sur un fond d’or se détachent une flore et une faune dont l'onirisme évoque l’univers d’Odilon Redon. Mais les contours largement cernés d'un trait gras rejoignent la rusticité primitive de Paul Gauguin.
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Musée Hyacinthe Rigaud. <br> George-Daniel de Monfreid
(New-York, USA, 1856 - Corneilla-de-Conflent, 1929)
Hommage à Gauguin ou Groupe de famille (en souvenir de Paul Gauguin)
1925
Huile sur papier
Isolé aux îles Marquises, Gauguin lui adresse en 1896 son autoportrait dédicacé a «mon ami Daniel» qui semble être le sujet de cette étonnante composition.
De part et d’autre, la Barque et le Masque de Tehura, autres œuvres de Gauguin. Au premier plan, trois personnages que rien ne relie: le peintre, sa belle-sœur et sa femme. Regards, mains, postures n’établissent aucun lien entre des personnages absents et isolés faisant des œuvres de Gauguin le véritable cœur du tableau.
Musée Hyacinthe Rigaud.
George-Daniel de Monfreid (New-York, USA, 1856 - Corneilla-de-Conflent, 1929) Hommage à Gauguin ou Groupe de famille (en souvenir de Paul Gauguin) 1925 Huile sur papier Isolé aux îles Marquises, Gauguin lui adresse en 1896 son autoportrait dédicacé a «mon ami Daniel» qui semble être le sujet de cette étonnante composition. De part et d’autre, la Barque et le Masque de Tehura, autres œuvres de Gauguin. Au premier plan, trois personnages que rien ne relie: le peintre, sa belle-sœur et sa femme. Regards, mains, postures n’établissent aucun lien entre des personnages absents et isolés faisant des œuvres de Gauguin le véritable cœur du tableau.
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Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Monfreid, Fayet, Maillol, dans les pas de Gauguin
Alors qu’il n’est encore qu’un original exilé aux îles Marquises pour les élites parisiennes, c’est en Catalogne que demeurent les plus fervents admirateurs de Paul Gauguin. Dès 1889, ses toiles et ses bois sculptés sont collectionnés par George-Daniel de Monfreid, son ami, confident et plus fidèle défenseur. Gustave Fayet achète ses deux premiers Gauguin en 1900. Son œuvre est admirée par Aristide Maillol, Étienne Terrus, Gustave Violet et Louis Bausil.
Le primitivisme et la soif d’exotisme de Gauguin vont ouvrir la voie àrun nouvel imaginaire et à une synthèse des formes qui donneront aux recherches des membres du cercle des artistes roussillonnais toutes leurs singularités.
George-Daniel de Monfreid développe une œuvre sensible qui ne semble étonnamment pas subir l’influence de Gauguin. Gustave Fayet, entrepreneur passionné et artiste touche-à-tout, transcrit dans sa peinture l’admiration qu’il porte à Gauguin mais également à son ami Odilon Redon. L’onirisme de son travail le distingue du groupe.
Quant à Maillol, ses premiers bois sculptés et bas-reliefs en terre-cuite doivent à Gauguin leur force d’idole primitive.
Musée Hyacinthe Rigaud.
Monfreid, Fayet, Maillol, dans les pas de Gauguin Alors qu’il n’est encore qu’un original exilé aux îles Marquises pour les élites parisiennes, c’est en Catalogne que demeurent les plus fervents admirateurs de Paul Gauguin. Dès 1889, ses toiles et ses bois sculptés sont collectionnés par George-Daniel de Monfreid, son ami, confident et plus fidèle défenseur. Gustave Fayet achète ses deux premiers Gauguin en 1900. Son œuvre est admirée par Aristide Maillol, Étienne Terrus, Gustave Violet et Louis Bausil. Le primitivisme et la soif d’exotisme de Gauguin vont ouvrir la voie àrun nouvel imaginaire et à une synthèse des formes qui donneront aux recherches des membres du cercle des artistes roussillonnais toutes leurs singularités. George-Daniel de Monfreid développe une œuvre sensible qui ne semble étonnamment pas subir l’influence de Gauguin. Gustave Fayet, entrepreneur passionné et artiste touche-à-tout, transcrit dans sa peinture l’admiration qu’il porte à Gauguin mais également à son ami Odilon Redon. L’onirisme de son travail le distingue du groupe. Quant à Maillol, ses premiers bois sculptés et bas-reliefs en terre-cuite doivent à Gauguin leur force d’idole primitive.
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Musée Hyacinthe Rigaud. <br> Aristide Maillol
(Banyuls-sur-Mer, 1861-1944)
Les Nageurs dans ta vague
Vers 1895 terre cuite blanche
Musée Hyacinthe Rigaud.
Aristide Maillol (Banyuls-sur-Mer, 1861-1944) Les Nageurs dans ta vague Vers 1895 terre cuite blanche
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