Prieuré Saint-Michel de Grandmont
Dépendances du milieu XIXe, créées par Vitalis.
Les premiers prieurs
Après la disparition de leur pasteur, les religieux élisent le premier Prieur Pierre de Limoges (1124-1137). Le troisième prieur Etienne de Liciac (1139-1163) s'emploie à achever la construction du monastère et met en place une règle de vie communautaire dont le pape Adrien IV fait l'éloge dans sa bulle du 25 mars 1156. Sous le sixième Prieur Guillame de Treignac (1170-1187) Amaury, roi de Jérusalem fit don au Grandmontain d'une portion de la vraie croix. Les moines reçurent de nombreuses reliques des vierges de Cologne. Une règle très austère La règle de l'ordre fut rédigée entre 1140 et 1150 suivant les enseignements et sentences d'Etienne de Muret rapportés par le fidèle disciple du maître : Hugues de la Certa. Les grands principes sont : - Obéissance à dieu et au pasteur qui dirige la communauté. - Vie dans la solitude et le silence d’un lieu retiré. - Prière dans la contemplation et détachement des biens matériels. - Refus d'activités paroissiales, accueil des pauvres. La règle indique les fonctions : les clercs voués exclusivement aux louanges divines et à la contemplation, les convers se consacrent au temporel. Chaque maison est administrée par un dispensateur convers.
L'extension de l'Ordre
Sous l'impulsion d'Etienne de Liciac, l'ordre passe de 12 à 74 celles. Cet essor est dû en aux libéralités du roi d'Angleterre Henri II Plantagenet et du roi de France Louis VII le Jeune. Laïcs et religieux cherchent prière et apaisement auprès des Grandmontains. A la fin du XIIIème siècle l'ordre compte 149 celles ou maisons.
Les crises internes
Le déséquilibre entre le nombre de convers et les clercs occasionne des crises et tensions internes que les papes Urbain III, Célestin et Honorius III tentèrent d'apaiser. Le pape Clément V instaure l'autorité absolue du prieur et le pape Jean XXII érige l'ordre en abbaye.
La canonisation d'Etienne de Muret. Le septième Prieur Gérard Ithier (1188-1197) obtient la canonisation d'Etienne. Le 30 août 1189, Etienne est canonisé en présence du cardinal St Marc et de nombreux évoques.
La commende à Grandmont. Comme beaucoup d'ordres monastiques, les prieurés sont soumis à la commende. Le concordat de 1516 entre le pape Léon X et le roi François Ier organise la commende, beaucoup de monastères souffrirent de cette pratique.
Le retour aux sources avec Charles Frémon. Le 27 octobre 1629 Charles Frémon réforme l'ordre en suivant la règle à la lettre dans l'humilité et la pénitence - Réforme de l'Etroite Observance -. Véritable sursaut dans l'Ordre de Grandmont.
La destruction de l'Ordre
Sans référer au pape Clément XIII, Louis XV créa en 1766 la commission des réguliers pour réformer les ordres monastiques dont le relâchement des mœurs entraîne des procès au parlement. L'archevêque de Toulouse Loménie de Brienne et l'Evêque de Limoges Louis Charles du Plessis d'Argentré obtiennent de cette commission la suppression de l'ordre afin de s'approprier des richesses de l'abbaye de Grandmont. La bulle papale de Clément XIV du 6 août 1772 supprime l'ordre, le dernier prieur Xavier Mondain de la Maison Rouge obtient le maintien de l'ordre jusqu'à sa mort, le 11 avril 1787.