Le mur de la Peste.
Au printemps 1719, le capitaine Jean-Baptiste Chataud, sur la demande de son propre beau-frère Jean Chaud, propriétaire du Grand Saint Antoine, a rendez-vous avec le premier échevin de la ville Estelle. Ce dernier lui propose d’aller prendre livraison d’un lot de marchandises qu’il a commandées, lui et d’autres négociants, à des fournisseurs du Levant. Le trajet allée est fait sans difficulté particulière. Il relâche d’abord à Smyrne, puis à Mosconossy, une échelle cycladique. Il se dirigea ensuite sur Seyde, l’échelle de Syrie, où l’attend le principal de sa cargaison. Il y arrive fin 1719. Et c’est à cette escale, avec le chargement quasi certain de fret contaminé par les puces, sans oublier les rats malades, que le drame a pu se jouer. Avec une seule escale, à Larnaca, sur Chypre, le retour va être un véritable calvaire, avec pas moins de six décès à bord : un Turc, embarqué comme passager est retrouvé mort dans une cale, puis des matelots et le chirurgien lui-même. Lors des tout derniers jours, trois décès supplémentaires sont survenus. Très inquiet, Chataud mouille au Brusc du 4 au 10 mai où il a eu sans doute une entrevue avec les propriétaires. Ces derniers l’ont enjoint de faire demi-tour sur Livourne pour obtenir un document du médecin Marcello Ittieri, probablement informé entre temps, dans lequel il était précisé que les trois derniers décès étaient dus à une mauvaise alimentation Puis muni de cette explication recevable de la cause des décès, le 25 mai 1720, le grand Saint Antoine entre en rade de Marseille.