Maison E1027
Pour sa première réalisation architecturale, Eileen Gray, passera trois ans à dessiner le mobilier et, en collaboration avec son compagnon, les plans du projet, de sorte qu'il est impossible de distinguer dans ces derniers ce qui revient à l'un ou à l'autre, si ce n'est l'intérêt spécial de Gray pour l'agencement intérieur et de Badovici pour le nautisme. Les travaux furent terminés en 1929 puis, à la suite de leur séparation en 1932, Badovici, son propriétaire, y résidera jusqu’à sa mort en 1956. La villa E-1027 sera ensuite vendue aux enchères et acquise en 1960 par une amie de Le Corbusier, à sa demande, pour en assurer la préservation. En effet, devenu un proche de Badovici, à l'occasion des activités éditoriales de celui-ci dans les années 1920, Le Corbusier fit du Cap Martin son lieu de villégiature estivale, à la suite de la rencontre de sa future épouse, originaire de la ville immédiatement voisine de Monaco en 1922 et après avoir été régulièrement invité dans leur villa d'abord par Gray et Badovici, puis par ce dernier après 1932. Après l'assassinat, en 1996, de l'ultime propriétaire privé, qui après en avoir hérité de la précédente en 1974, en avait vendu aux enchères le mobilier en 1992, malgré l'inscription du bâtiment en 1975 à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, la maison est laissée à l'abandon et gravement endommagée par des squatteurs en juin 1998. La commune engage alors sur les conseils du Conservatoire du Littoral, l'architecte Renaud Barres, pour l'aider à sauver la maison et en préparer la restauration. Depuis septembre 2014 la gestion du site et l'organisation des visites sont confiées par le Conservatoire en accord avec l'accord de la commune à l'association Cap Moderne. Cette dernière bénéficie pour cela du soutien financier du fonds de dotation Eileen Gray Le Corbusier à Cap Martin.