Maison E1027
Le Corbusier peint huit fresques murales durant l'été 1938, à la demande de son ami, dont 5 subsistent aujourd'hui. Badovici le sollicitera pour les restaurer en 1949, après que des soldats allemands les aient utilisées comme cible durant la guerre. Ces fresques, dont plusieurs dessins préparatoires sont conservés à la Fondation Le Corbusier, deviennent en revanche un point de discorde entre Gray et Le Corbusier, celle-ci continuant d'être invitée à la villa par Badovici après leur séparation, entre 1932 et 1938. Estimant que ces décors, dont certains présentent des personnages nus, comme un écho au naturisme estival pratiqué par Le Corbusier, adepte des principes de la communauté d'artistes suisse de Monte Verità, constituent un « viol » de sa démarche architecturale, celle-ci demande à Badovici de se plaindre à Le Corbusier, lequel argumente alors de leur importance dans son œuvre pour maintenir leur préservation. Ironiquement, elles contribueront néanmoins grandement à la conservation de la villa intacte par sa nouvelle propriétaire jusqu'en 1974, puis au sauvetage du monument par l'état à partir de 1999.