L'HISTOIRE DE TOBIE
Une galerie pour un château
Le château que les Borély, puissante famille marseillaise de commerçants, font élever dans la campagne au sud de la ville est certainement la plus belle des demeures édifiées en Provence au XVIIIe siècle. La bastide aux décors somptueux abrite la collection de ces véritables mécènes liés à l'Académie de peinture. C'est Louis Joseph-Denis Borély qui en 1770, achète au duc Louis de Noailles, le cycle de l'Histoire de Tobie de Pierre Parrocel. Il avait été peint entre 1733 et 1738 à la demande de son père Adrien Maurice de Noailles pour la galerie de l'hôtel familial à Saint Germain-en-Laye. L'ensemble avait déjà plus de trente ans lorsque Louis Denis en fit l'acquisition pour orner sa galerie du rez-de-chaussée de son château au décor pourtant résolument néo-classique. Vanté par les guides de l'époque, il constituait par sa prestigieuse origine, sa qualité et sa cohérence, le plus remarquable ensemble de peinture moderne que l'on pouvait voir à Marseille.
Le cycle illustre un des écrits de l'Ancien Testament, le Livre de Tobie. Le texte rapporte les épreuves que subissent le vieux Tobit et son fils Tobie, déportés avec les Hébreux en Assyrie. Fidèles à leur foi, ils surmonteront les malheurs qui les accablent. Le jeune Tobie grâce à l'intervention de l'archange Raphaël et la pêche d'un poisson aux vertus miraculeuses, rendra la vue à son père devenu aveugle et sauvera sa jeune épouse Sara du démon qui la persécutait.