APRÈS 1793..
Les débuts de la Révolution Française marquèrent le déclin de l'Académie de peinture ou de sculpture. Les élèves étaient de moins en moins nombreux et les professeurs disparus n'étaient plus remplacés. Faute de financement public suffisant la situation comptable était devenue critique, mettant en péril son existence même. Elle cessa définitivement de fonctionner après la promulgation des différents décrets de la Convention nationale en 1792 et 1793 qui supprimaient notamment toutes les confréries et les académies en France. Le 23 janvier 1794 (4 pluviôse an II) le dernier directeur en exercice, Coclers Van Wick ouvrait les portes du local de l'Académie aux commissaires de la commission municipale chargés de procéder à l'inventaire de ses biens, clôturant ainsi plus de quarante ans d'activité artistique.
Après la dissolution de l'académie, rares furent les membres qui intégrèrent les nouvelles institutions. On trouvait cependant à la tête de la Commission des Arts chargée de faire les inventaires des biens et des objets d'arts saisis, le grand érudit marseillais, Claude-François Achard, qui avait été amateur honoraire et le peintre Joachim Guenin, reçu associé académicien en 1780.
Des artistes autrefois liés à l'Académie s'investirent dans le nouveau régime. Ce fut le cas d'Alexandre-Charles Renaud, patriote convaincu, qui reçut de nombreuses commandes de la municipalité. Il remporta le concours pour la cheminée de marbre de la salle du conseil à l'hôtel de ville dont l'iconographie, Le Triomphe de la République exaltait la jeune République. Jean-Joseph Foucou, Barthélémy-François Chardigny participèrent eux aussi aux nombreux projets qui fleurissent alors. Les concours lancés par les représentants du peuple, permirent à des artistes comme Jacques Réattu, arlésien, de retour de Rome et nouvellement installé à Marseille, de travailler aux grands décors destinés à la décoration du Temple de la Raison et d'exécuter de vibrantes toiles glorifiant la Révolution. (Le Triomphe de la Liberté; La Liberté faisant le tour du monde).
Dès 1796, d'anciennes personnalités de l'Académie de peinture et de sculpture, ressuscitaient sous la forme d'une école, embryon de la future école des Beaux-Arts, ce qui avait été l'une des missions premières de l'établissement, l'enseignement du dessin. Les deux grandes institutions culturelles du XIXe siècle, l'école des Beaux-Arts et le musée reprenaient ainsi à leur compte les nobles objectifs que s'était fixée jadis l'ancienne académie.