La Digue du Frioul, ou Digue de Berry.
En 1821, une épidémie brusque de fièvre jaune fait 20 000 morts à Barcelone. En septembre, à Marseille, un navire en provenance de Malaga, avec à son bord des marins atteints de la maladie, est placé en quarantaine dans le port de Pomègues. L’affection se propage à d’autres navires « placés sous le vent » renforçant l’idée de l’origine « miasmatique de la transmission par voie aérique ». On dénombre quarante cas de fièvre jaune avec douze morts. Par bonheur, l’épidémie est restée circonscrite à Pomègues et au lazaret de Saint Martin d’Arenc, où les malades avaient été hospitalisése.
La crainte envahit Marseille, sous le coup du souvenir, encore aigu, de la grande peste de 1720. Face à l'ampleur de telles catastrophes, l'antique port de quarantaine, limité à l'anse naturelle de Pomègues, n'offrait plus une protection suffisante.
Devant ce danger, les Intendants de Santé, appuyés par la municipalité et la chambre de commerce, demandent au roi Louis XVIII de donner des ordres pour établir une digue entre les îles de Pomègues et de Ratonneau et un hôpital sur l’île de Ratonneau.
Dès 1821, sont donc réalisés les plans et les devis pour la construction d'une digue entre les îles de Pomègues et de Ratonneau. La digue sera dédiée au duc de Berry, héritier du trône des Bourbons, assassiné en 1820. Le port s'appellera Dieudonné, du nom de son fils posthume.