Rome, Caprice avec le Capitole.
Bernardo Bellotto Venise, 1722 - Varsovie, 1780. 1746. Les principaux clients de Canaletto à partir de la fin des années 1720 sont les touristes anglais du Grand Tour, ces jeunes aristocrates cultivés qui souvent lui commandent des séries entières de vedute de Venise. La guerre de succession d'Autriche (1741 -1748) interrompt toutefois leur afflux sur le continent. Canaletto se tourne alors vers le caprice. Joseph Smith (vers 1674-1770) l'interprète principal des idées des Lumières dans le débat sur l'architecture lui commande la série de treize tableaux représentant les édifices vénitiens de Palladio et d'autres édifices Renaissance dans des décors de fantaisie. Ils sont représentés dans cette salle par deux des meilleurs tableaux de la série, Caprice : le Pont de Rialto selon le projet de Palladio et Venise : San Giorgio Maggiore dans un décor imaginaire. Ce type de caprice architectonique, que Canaletto crée pour la première fois, illustre bien la célèbre définition de Francesco Algarotti « un genre nouveau [...] de peinture, lequel consiste à tirer du vrai un site, puis à l'orner de beaux édifices soit pris ici ou là, soit purement imaginaires » (Algarotti 1792, VIII, p. 89). Une forte inspiration des caprices de cette époque est l'arc présent dans l'architecture vénitienne. Parmi les compositions les plus sophistiquées, Caprice avec motifs romains et padouans présenté dans cette salle, est ici attribué à Canaletto pour la première fois. Bemardo Bellotto (1722-1780), neveu et élève de Canaletto, est continuateur du caprice en tant que composition intellectuelle réalisée à partir de motifs réels. Il est déjà son rival confirmé quand, en 1746, il introduit le concept des séries palladiennes de Smith dans les quatre caprices de la Galleria Nazionale de Parme représentés ici par le plus significatif, Rome, Caprice avec le Capitole.