Le mur de la Peste.
Du 23 au 26, 4 autres hommes qui ont manipulé les marchandises trépassent. Les intendants de santé se décidèrent enfin à faire appel à un autre médecin du nom de Béraud qui est lui de condition modeste, mais voilà, formé à l’université de médecine de Montpellier. Auscultant les quatre cadavres il n’hésite pas à déclarer la peste. Fin juin, le Grand Saint-Antoine est, au bout du compte, envoyé à Jarre, mais ses cales sont vides. Après avoir subi une fumigation son équipage est débarqué sur l’île avec divers équipements, le bateau étant amarré à une centaine de mètres au large. Le 9 juillet, les marchandises du grand Saint-Antoine sont débarquées et amenées au sommet de l’île. Le 28 juillet, le régent qui est informé jour après jour de l’évolution des événements, ordonne que les marchandises soient brûlées ainsi que le grand Saint-Antoine. Le 10 septembre un intendant haut placé est envoyé sur l’île pour dresser un inventaire final des marchandises et questionner les marins du navire sur les circonstances du voyage retour. Chataud, lui, est déjà parti depuis l’avant-veille. Officiellement inculpé de toutes les responsabilités ayant provoqué le drame, il est transféré dans un cachot, au château d’if, où il va croupir, avant d’être conduit dans une des prisons de l’amirauté. Il ne sera libéré qu’en septembre 1733. Le procès établira qu’en fin de compte, sa culpabilité ne peut en aucun cas être prouvée. Le 25 septembre, les marchandises sont brûlées, le Grand Saint-Antoine le lendemain.