Maison dite des Quatre saisons. Du XVIe au XVIIIe siècle, les maisons situées dans cette rue appartiennent souvent à des hommes de loi installés près de la place du Châtelet où était rendue la justice royale. Ainsi, se trouvait ici au XVIe siècle la maison d'Hugues Baichet, procureur du Roi, qui chaque année, le jour de la procession de la Fête- Dieu ornait sa façade de la tapisserie aujourd’hui visible dans la cathédrale Saint Vincent.
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Maison dite des Quatre saisons. En 1657, on élève la demeure actuelle pour Barthélémy Maghien, avocat au parlement.
Comme souvent à cette époque, des bandeaux situés entre les étages rythment la façade; les deux étages, complétés par des combles habitables ornés de grandes lucarnes, possèdent des ouvertures régulières bordées de chaînages en pierre. Le décor est foisonnant : outre des guirlandes de fleurs sous la corniche, des vases en pierre placés aux extrémités de celle-ci et des gargouilles, le mur est orné de bas- reliefs. Ceux-ci représentent 4 Visages de profil (portraits ou les 4 âges) et 4 amours portant fleurs, blé, fruits ou fagot, qui personnifient les saisons. L'automne avec des raisins et l'hiver avec un fagot. L'homme représente l'âge mur, le vieil homme, la vieillesse.
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Maison dite des Quatre saisons. Le printemps avec des fleurs et l'été avec des épis de blé. L'enfance (la femme symbolise la naissance) et la jeunesse.
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Copie de la statue qui se trouve dans la Cathédrale St-Vincent , en bois, et qui se trouvait ici. C'est monsieur Gaillard qui réalisa le travail, dans un tronc d'orme.
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Au fond, le pont St laurent.
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Le cardo.
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Maison dite des trois greniers.
Construite vers 1500, la maison dite "des trois greniers" doit son nom à sa façade sur cour, à pans de bois, surmontée de hauts toits percés de trois niveaux de lucarnes (trois greniers). Elle a appartenu à la famille Riboudeau, bourgeois et marchands parmi les plus en vue à Chalon sur Saône au XVIe siècle.
Côté rue, sa façade de pierre est composée de deux arcades à usage commerçant au rez-de-chaussée, de deux niveaux de logements au-dessus percés de fenêtres et surmontés de toits ornés de lucarnes. Si les fenêtres du 1er étage sont décorées de linteaux accolade, encore d'esprit gothique, les linteaux sont droits au deuxième étage; de même, les ouvertures ne sont pas encore rigoureusement symétriques comme au siècle suivant. Afin de desservir les étages, deux escaliers à vis, situés dans des tourelles (visibles depuis la rue) étaient reliés, à la façade sur cour, munie de galeries de circulation gui bois» Ce type de distribution permettait le partage de telles maisons; il y eut d'ailleurs ici deux propriétaires de 1553 à 1735.
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Statue de saint Vincent.
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De belles façades à colombage ont été dégagées sur la place St-Vincent
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La cathédrale de Chalon s’élève à l’emplacement d’un temple antique du castrum de Cabillonum. Chalon est une ville épiscopale très ancienne puisque l’évêché fut fondé en 449. La première cathédrale, dédiée à Saint-Etienne, fut élevée sur l’enceinte du castrum gallo-romain du 3e siècle. En 542, la cathédrale est dédiée à Saint-Vincent. Sous le Roi Gontran, Chalon devient la capitaleLa cathédrale au 18e siècle du royaume mérovingien des Burgondes. La première cathédrale fut agrandie en 580 par l’évêque saint Agricole et décoré de mosaïques fameuses. Aux époques mérovingiennes et carolingiennes, Chalon était un centre religieux important et lieu de plusieurs conciles, comme en 647 et en 813. La cathédrale, plusieurs fois restaurée aux 8e, 9e et 10e siècles, fut reconstruite en style carolingien avec l’assistance de Charlemagne. Une nouvelle cathédrale romane fut construite à partir de la fin du 11e siècle par l’évêque Gauthier de Couches (1080-1120). Elle fut érigée en trois étapes, d’est en ouest, de 1090 à 1150. Le chantier s’étale ensuite sur plusieurs siècles puisque l’église est reprise en gothique. Le chœur vers 1230, la nef au 14e siècle et les chapelles au 15e siècle complètent la cathédrale. La nouvelle église fut consacrée en 1403. L’église fut restaurée au 19e siècle et reçut une nouvelle façade néo-gothique, la première en France, à deux clochers durant les années 1827-1847.
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La façade remplace l’ancienne qui était flanquée d’un clocher roman. Les deux clochers actuels sont décorés de statues.
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Le grand portail sous le porche de la façade est en bois sculpté.
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L’histoire de la construction est complexe et s’étale sur plusieurs phases distinctes menant de 1090 aux années 1520. La partie romane, elle-même composée de trois phases, comprend les absidioles des années 1090, les parties basses du chœur et du transept des années 1120-1130 et les bas-côtés et parties basses de la nef du milieu du 12e siècle. La nef de sept travées s’élève sur trois étages dont le premier est du milieu du 12e siècle. Les grandes arcades brisées à doubles rouleaux surmontent des piliers cruciformes cantonnés de deux colonnes engagées et de deux pilastres cannelées. Les étages supérieurs de la nef présentent un triforium à balustrade ajourée et des fenêtres hautes dans le style gothique du 14e siècle. Une curiosité architecturale : une grande rose intérieure. Gothique, elle est percée au-dessus de l'arc roman, qui sépare la nef centrale du transept (c'est un vestige du temps où la nef, encore romane, couverte d'un plafond plat, était plus basse que le transept).
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L’élévation et les voûtes datent de plusieurs campagnes en style gothique. Les murs de la nef sont du début du 14e siècle, les voûtes de la nef ainsi que le cloître sont de la fin du 14e siècle, et les chapelles de la nef sont des 15e et 16e siècles. Les voûtes d’ogives à nervure axiale reposent sur des faisceaux de colonnettes surmontant les piliers romans.
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Les larges bas-côtés à voûtes d’arêtes sur doubleaux brisés reposant sur des pilastres cannelés des murs latéraux sont également romans. Les murs s’ouvrent sur les chapelles latérales, six au nord et cinq au sud, dans le style flamboyant des 15e et 16e siècles. A droite, chapiteau avec un arbre en Y.
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La tribune supportant le buffet d’orgue est du 18e siècle. L'orgue de tribune date de la fin du XVIIe siècle. Le buffet est classé au titre des monuments historiques en 1846, alors que la partie instrumentale est inscrite à titre objet en 1972. Le grand orgue initial subsista jusqu'en 1751. À cette date, on fit appel à Karl-Joseph Riepp (1710-1775), facteur d'orgues, qui construisit l'instrument actuel, initialement à quatre claviers et quarante-quatre jeux (réduit à trois claviers vers 1850).
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Statue du Christ Ressuscité
Cette statue était initialement à l'angle de la façade de la maison située au carrefour des rues du Pont & Grand’Rue, d'une part et des rues Saint Vincent& du Châtelet d'autre part. Selon l'inscription du socle, elle date de 1600.C est une copie libre, d'un sculpteur inconnu
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La copie représente le Christ debout, nu, les reins ceints d'une draperie - un périzonium -, conformément aux exigences de l'esthétique chaste de l'époque de la Contre-Réforme. Le visage du Christ est sévère, la victoire que le Sauveur vient de remporter sur la mort est signifiée par la Croix dressée. Contre le bois, le Christ serre un linge et un roseau de chez nous, une massette, reconnaissable à l'épi serré qui surmonte la tige. Derrière la jambe gauche, un tronc d'arbre sur lequel glissent, de même que sur le socle, quelques escargots. Ces détails font la différence avec l'original : la statue de Michel-Ange montre une corde à la place du linge, et un roseau différent. Elle a quitté les lieux en 1969. Il fallut attendre 1986 pour que la restauration fût confiée à monsieur Kopp, sculpteur à Saint-Rémy, et que la statue fût à nouveau accessible au public. Elle ne revint pas sur son socle, mais fut placée dans le Cloître avant de trouver sa place actuelle.
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L’abside et les parties hautes du chœur et du transept sont du pur style gothique bourguignon des années 1230. Elles surmontent des parties basses romanes de 1120-1130. Deux travées droites, plus anciennes que celles de la nef, en continuent l’architecture avec de grandes arcades brisées, des piliers à colonnes engagées et pilastres cannelées et des bas-côtés voûtés d’arêtes sur doubleaux. L’abside à cinq pans, le triforium à chapiteaux sculptés et les fenêtres hautes du chœur sont d’un beau style gothique des années 1230, plus léger que celui de la nef.
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En ce qui concerne la deuxième galerie, au niveau du chœur, elle fut originairement sans balustrade, mais au cours du XIVe siècle elle se voit rajouter sur son côté sud une balustrade ajourée de quatre-feuilles. Au centre, st Vincent, à droite st Etienne. Ces vitraux modernes (1954) qui, par le haut, inondent l'édifice de leur lumière, sont l'œuvre de Pierre Choutet.
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Chapiteau de la nef : Caïn et Abel. Les chapiteaux en haut relief surmontent les colonnes engagées des piliers de la nef et du chœur. Généralement datés de 1120 à 1150, les chapiteaux du chœur sont plus anciens que ceux de la nef.
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Chapiteau de la nef : Caïn et Abel présentant leurs offrandes au seigneur.
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Chapiteau de la nef : Caïn et Abel. La main de Dieu bénit Caïn.
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Dans le bas-côté sud, des sirènes oiseaux dans des rinceaux, représentant la séduction du mal.
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Dans le bas-côté nord de la nef, le chapiteau de l’Enlèvement d’Alexandre montrant un épisode de la légende d’Alexandre le Grand, sans doute un réemploi du 11e siècle, se trouve au revers de la façade.
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Dans le bas-côté nord de la nef, le chapiteau de l’Enlèvement d’Alexandre montrant un épisode de la légende d’Alexandre le Grand, sans doute un réemploi du 11e siècle, se trouve au revers de la façade.
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Chapiteaux du chœur : le Repas d’Emmaüs représentant le Christ et les pèlerins d’Emmaüs ainsi que l’Apparition du Christ à sainte Marie Madeleine.
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L’Apparition du Christ à sainte Marie Madeleine.
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le Repas d’Emmaüs représentant le Christ et les pèlerins d’Emmaüs.
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Dans la Chapelle Notre-Dame-de-Pitié, dans le croisillon sud, la grande tapisserie eucharistique date de 1510. Cette tapisserie, de facture flamande, était destinée à orner la façade de la maison des donateurs, la famille Baichet, qui habitait l’actuelle maison des 4 saisons rue du Châtelet. La devise de la famille, Spes mea Deus, est répétée dans les médaillons.
Les jours de procession du Saint-Sacrement, elle servait de toile de fond au reposoir comme montré sur le motif central.
Elle représente le mystère de l'Eucharistie : son institution décrite dans les Evangiles et sa préfiguration dans trois scènes bibliques. Le panneau central supérieur montre la famille Baichet en adoration devant le Saint Sacrement, l’ostensoir, sous un dais, est présenté par deux anges. A l’époque de la création de cette œuvre, c’était une innovation à double titre : la vénération des Saintes Espèces commençait à se répandre ; la famille Baichet n’est pas représentée accompagnée de ses saints patrons.
En haut à gauche : Melchisédech (nom qui veut dire "Roi de Justice"), roi de Salem ("la paix"), offre à Abraham, père des croyants juifs, chrétiens et musulmans, qui vient de délivrer Loth et les siens, le sacrifice du pain et du vin.
En bas à gauche : La manne tombe du ciel à la prière de Moïse, bâton levé vers la nuée : nourriture mystérieuse qui ne dure qu'une journée. «Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour ».
En bas à droite : La pâque juive : les Hébreux debout, le bâton à la main, mangent l'agneau pascal et les herbes amères, nourriture de ceux qui sont en marche. Il n’y a pas de pain azyme.
En haut à droite : La Cène : Institution de l'Eucharistie lors du dernier repas du Christ avec ses Apôtres. Jésus, sous un dais, derrière la table, donne la communion aux apôtres, tandis que Judas, la bourse au bras, sort en tremblant et se montrant du doigt comme étant celui qui va trahir Jésus. Le panneau central inférieur, fleurdelisé, habillait un autel reposoir, sur lequel on posait l’ostensoir, le jour de procession du Saint Sacrement.
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Siège de l'évêque.
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Les chapelles ont reçu un riche décor gothique et Renaissance et sont fermées par des grilles de pierre du côté sud.
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Les chapelles ont reçu un riche décor gothique et Renaissance et sont fermées par des grilles de pierre du côté sud.
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Vitrail représentant l'Apocalypse de st Jean, avec la Vierge sur le croissant de lune et les serpents qui veulent s'emparer de Jésus enfant.
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Le chevet mêle les styles roman et gothique. La grande abside polygonale à deux étages de baies et la chapelle sud sont gothiques.
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L’absidiole nord est romane et présente des arcatures sur colonnettes.
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Ancien presbytère.
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Vestiges d'une tour sur l'ancien rempart romain.
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Logis de l'évêque bâti sur la muraille. L'existence d'un évêché est attestée près de la muraille dès le V ème siècle. Il englobait d'ailleurs une partie de celle-ci dès le IX ème siècle. L'évêque, seigneur de la moitié de la ville au moyen-âge, joua un rôle majeur jusqu'en 1789. Le plus illustre d'entre eux est Pontus de Tyard, poète membre de la Pléiade et humaniste qui prôna la tolérance lors de la crise religieuse au XVI ème siècle. L'évêché actuel fut entièrement reconstruit aux XVII ème et XVIII ème siècles, dans un souci d'affirmation du pouvoir épiscopal. Il se compose de trois bâtiments, d'abord organisés autour de trois cours, le premier étant installé sur la muraille elle-même, relié à une des tours d'enceinte où l'on trouvait, fin XVIII ème, les archives.
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Palais épiscopal. L’entrée était magnifiée par un portail en pierre de taille, caractéristique du règne de Louis XIV, en hémicycle surmonté de vases de pierre.
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Palais épiscopal. Jusqu'en 1864, un bâtiment "passerelle" permettait à l'évêque de rejoindre la cathédrale sans passer par la rue.
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Maison Chiquet où séjournèrent l’Empereur Napoléon 1er les 6 et 7 Avril 1805 et Sa Sainteté le Pape Pie VII du Mercredi Saint l0 Avril au lundi de Pâques I8 Avril 1805.
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Beffroi de l'hôtel de ville. En 1256, le Duc de Bourgogne, Hugues IV, autorise une organisation municipale pour la cité : les assemblées ont alors lieu dans les grandes halles alors situées sur l’actuelle place de l'hôtel de ville, hors les murs de la ville. Toutefois, c'est en 1407 que les échevins font l'acquisition d'une maison située à l'angle de la rue Saint Georges et de la rue des Cornillons, qui devient ainsi la première "maison de ville".
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Beffroi de l'hôtel de ville. Alors que la demeure sert de lieu de réunion et de stockage des premières archives municipales, la tour escalier est surélevée, afin d'y installer des cloches: Chalon-sur-Saône possède ainsi, en 1429, un beffroi, doté d'une, puis de trois cloches municipales, voulant démontrer le pouvoir de la nouvelle institution municipale; les cloches retentissent notamment pour appeler les magistrats à siéger au conseil, pour alerter la population qu'elle doit se réunir pour élire de nouveaux représentants, mais aussi pour convier le peuple aux réjouissances et fêtes publiques. Dès 1561/les chalonnais sont autorisés à élire un maire pouf un an, rééligible.
Après le départ du pouvoir municipal en 1845, trop à l'étroit désormais dans cette demeure, l'ancien hôtel de ville a été détruit ; seul subsiste aujourd'hui le beffroi.
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Rue de l'Oratoire.
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Nicéphore Niepce, inventeur de la photographie est né dans cette maison le 7 mars 1765. Il est mort à Saint Loup de Varenne le 5 juillet 1833 laissant au monde entier le bénéfice de son invention et à ses concitoyens le soin d’honorer sa mémoire.
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La tour de Saudon, à base romaine.
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Tour Chevrier.
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Arrière du musée Niepce. Ancien hôtrl du XVIIi qui a accueilli Marie-Thérèse de Bourbon.
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Le musée Nicéphore-Niépce est créé en 1972 à Chalon-sur-Saône en Saône-et-Loire (Bourgogne-Franche-Comté), dans un bâtiment du bord de Saône, au Port Villiers, qui fut naguère un bureau d'octroi des coches et diligences (ancien hôtel des Messageries royales). Il a été fondé autour d’une collection historique d’appareils et d’objets ayant appartenu à l’inventeur de la photographie : Nicéphore Niépce.
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Chambre d'atelier à deux corps 40x50 cm fin XIXe siècle Maison Lambel, Paris
En soulevant le voile noir, vous pourrez observer l’image Inversée sur le verre dépoli correspondant au principe de visée des chambres du XIXe siècle.
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Conçu par Maurice Bonnet et commercialisé entre 1942 et 1954, l'OP 3000 est une chambre à 3 corps montée sur un rail semi-circulaire, destinée à la production d'images en relief à réseau lenticulaire. Ce procédé permet la perception du relief à l'œil nu.
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C'est Eastman qui démocratisa la photo. En 1885 il lança la bobine de papier Eastman-Walker et en 1887 la pellicule en matière plastique souple (celluloïd : co1lodion+camphre) d'après les travaux du pasteur Goodwin. En 1888, il mettait en vente les premiers appareils destinés aux amateurs et fabriqués par sa firme Kodak (c'était un mot prononçable dans toutes les langues). Ces appareils étaient chargés avec un rouleau de 100 vues. L'amateur renvoyait le tout en usine après exposition. Pour dix dollars il recevait quelques jours plus tard les épreuves montées sur carton ainsi que l'appareil rechargé. Cela répondait au slogan de la firme " Pressez sur le bouton, nous faisons le reste." L'appareil coûtait 25$ . L'année suivante un chimiste de la firme, H. Reichenbach, dépose un brevet de support souple (nitrocellulose) qui permettait à l'amateur de traiter son film lui-même. En 1895 Eastman lança l'appareil pliable ou folding.
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Un agrandisseur.
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Joseph Nicéphore Niepce - Né à Chalon en 1765, au 15, rue de l'Oratoire, il peut être considéré comme l'inventeur de la photographie. Après un stage chez les Oratoriens et dans l'armée révolutionnaire qu'il abandonne pour raisons de santé, il s'installe à Chalon en 1801, se consacrant tout entier à diverses recherches scientifiques. Il met au point, avec son frère Claude, un moteur dont le principe est celui du moteur à réaction, le " Pyréolophore ". A partir de 1813, il se passionne pour la lithographie : il réussit, en 1816, à fixer en négatif l'image obtenue au moyen de la chambre noire, puis, en 1822, à obtenir une image positive fixée ; "La table servie",plaque négative sur verre au bitume de Judée. Dès 1835, un riche anglais, Henry Fox Talbot, obtenait à la chambre obscure des dessins photographiques négatifs sur du papier sensibilisé au chlorure d'argent. Il tirait par contact des positifs également sur papier. En 1841, après des améliorations de son procédé, il prit un brevet pour ce qu'il appela le calotype (kalos: beauté et typos: impression) puis le talbotype. C'est son ami Herschel qui utilisa la première fois les termes de photographie, positifs, négatifs. Ce procédé est donc l’ancêtre du procédé argentique moderne, c’est pour cela que, pour certains, Talbot est l’inventeur de la photographie
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En 1816 il obtint la première photographie: une vue de sa mansarde où était installé son atelier. Mais l'image obtenue était un négatif. Il chercha alors des substances qui blanchissent à la lumière afin d'obtenir directement une image positive. Il exposa une plaque métallique (étain ou cuivre) recouverte d'un vernis composé de bitume de Judée dissous dans de l'essence de lavande. Les parties exposées à la lumière durcissaient. Il lavait la plaque ce qui éliminait le vernis des parties sombres et mettait à nu la plaque métallique qu'il attaquait ensuite avec un acide, les parties correspondant aux régions claires étant protégées par le bitume durci. Il pouvait alors, par simple ancrage, tirer des épreuves positives. Il appela ce procédé héliographie. En 1826, ap^rès plusieurs heures de pose, il obtint la première photo d'extérieur (Plaine de la Saône, vue de sa mansarde). C'est cette même année qu'il est sollicité par un peintre décorateur, Daguerre.
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Daguerre était de 22 ans son cadet. Si c’était un peintre de talent, c'était surtout un homme d'affaires avisé. Il présentait à Paris des dioramas: panoramas où scènes célèbres (Intérieur de la cathédrale de Canterburry, panorama des alpes) recréés en trois dimensions grâce à des peintures sur supports translucides et des effets d'éclairage compliqués. En 1829 ils s'associèrent. Daguerre perfectionna l'invention de Niepce et continua ses travaux même après la mort de Niepce. La gloire lui revint et en 1837, pour obtenir une photo (qu'il appelait en toute modestie un daguerréotype) il ne fallait que quelques minutes de pause. Le 7 janvier 1839, le savant Arago fit la présentation des travaux de Daguerre à l'académie des sciences
Le daguerréotype était obtenu sur une plaque de cuivre recouverte d'une couche d'argent polie. On la sensibilisait en l'exposant à des vapeurs d'iode. On l'exposait à la lumière pendant 15 à 30 minutes. La plaque, sans aucune image visible, était placée au-dessus d'une boite contenant du mercure. Les vapeurs de mercure réagissaient avec l'argent insolé et il apparaissait l'image positive. L'argent non touché par la lumière était éliminé par de l'eau salée chaude (puis par de 1'hyposulfite de sodium) ce qui faisait réapparaitre le cuivre qui semblait noir quand on regardait la photo sous un certain angle.
Le daguerréotype était d'une grande finesse dans les détails, d'une luminosité remarquable, possédait une grande gamme de gris. Ses inconvénients étaient que sur l'image la gauche et la droite étaient interverties, on ne pouvait pas tirer des copies de l'original et il fallait le regarder sous un certain angle
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Maison Perry.
Maison ayant actuellement deux fenêtres de façade, un magasin au rez-de-chaussée, deux étages et deux lucarnes dans le toit. En 1614, l'avocat Louis Perry, alors échevin de Chalon-sur-Saône
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La façade de 8 m de large comprend au rez-de-chaussée une petite porte pour passer dans la cour et deux arcs pour le magasin. Trois fenêtres éclairent le premier étage. La fenêtre centrale est entourée de deux médaillons. Un homme et une femme se font face. Il s'agit peut-être de Louis Perry et de sa femme Laurence Fouquerand. Sur le bandeau qui sépare le premier étage du second, on peut lire : HINC, INDE TUETUR, (qu'on peut traduire par "de cet endroit, on observe".
Au XVIIIe siècle on a muré la fenêtre de gauche et rajouté un étage avec deux fenêtres seulement, étage surmonté par deux lucarnes à volute.
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Église Saint-Pierre.
Ancienne chapelle de l'abbaye bénédictine de Saint-Pierre.
Cette vénérable abbaye, installée primitivement sur une hauteur au Nord de Chalon, à l'emplacement situé autour de l’actuelle chapelle N.-D. de la Citadelle, y demeura jusqu'en 1562, date à laquelle les Huguenots la pillèrent.
Chassés de leur couvent, les Bénédictins s'installent, alors en bordure de la place actuelle de l'Hôtel de Ville.
L'église actuelle, commencée en 1698, fut consacrée en 1713 par Mgr François de Madot, évêque de Chalon. L'architecte en fut dom Vincent Duchesne, bénédictin, et le maître d'œuvre, Vercelli, un maçon du Milanais.
L'église Saint-Pierre appartient au groupe des églises françaises de style classique, très différentes des édifices romans ou gothiques si répandus en Bourgogne et par cela même d'un réel intérêt.
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Plan très simple : chevet arrondi, croisée surmontée d'un dôme élevé, bas-côté de droite très étroit (celui de gauche a été élargi en 1898). Un important entablement de style corinthien porté par des pilastres très peu saillants fait le tour de l'église, en passant au-dessus des arcades de la nef. Le chœur de Saint-Pierre est d'époque Régence (stalles et orgue).
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La coupole.
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La coupole.
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Les stalles en bois sculpté du chœur proviennent de l'abbaye de Maizières (près de Demigny).
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Les stalles en bois sculpté du chœur proviennent de l'abbaye de Maizières (près de Demigny).
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Les stalles en bois sculpté du chœur proviennent de l'abbaye de Maizières (près de Demigny).
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Les stalles en bois sculpté du chœur proviennent de l'abbaye de Maizières (près de Demigny).
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Elégant petit orgue du chœur, de style Régence.
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Tourelle droite du buffet d'orgue, putti jouant de la flûte traversière et du cor de chasse. Tourelle centrale du buffet d'orgue, Saul jouant de la harpe. Tourelle gauche du buffet d'orgue, putti jouant de la flûte à bec et du hautbois.
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Le chœur sous coupole est peuplé de statues dont certaines sont du 17e s. : saint Pierre
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et saint Benoit à l’entrée du chœur,
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Le chœur est orné de quatre statues (moins anciennes) des Docteurs de l'Église d'Occident (de gauche à droite) : Saint Ambroise, saint Augustin,
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saint Grégoire Pape et saint Jérôme.
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Bas-côté de gauche élargi en 1898.Cuve baptismale, à décor de godrons et
de palmette, surmontée d'une colombe
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Statue «Vierge de l'Apocalypse écrasant le dragon», œuvre attribuée à J. Bézullier (XVIIe siècle). Plusieurs statues du transept, dont on admire le mouvement, sont l'œuvre de Bézulliet, originaire de Santenay (17e siècle) ?
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Bas-côté de droite très étroit. Autel de la Vierge.
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Vitrail moderne de la Vierge à l'Enfant
dans le chœur.
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St Pierre.
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Vitrail de Saint-Pierre dans la façade.
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Musée Vivant-Denon. Il est Installé dans une annexe (18e s.) de l'ancien couvent des Ursulines dotée d'une façade néo-classique, il porte le nom d'une des gloires de la ville.
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Vivant-Denon. est un diplomate de l'Ancien Régime, graveur renommé et principal introducteur de la lithographie en France, fondateur de l'égyptologie lors de la campagne d'Égypte puis conseiller artistique de Napoléon Ier, grand pourvoyeur et organisateur des musées de France.
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Le dépôt de Verjux IIIe siècle.
Vaisselle métallique : chaudron, passoire.
Monnaies contenues dans un pot 139 sesterces / 1 antoninius
Découvert à une trentaine de mètres d’un bâtiment gallo- romain sur la commune de Verjux (71), le trésor monétaire — constitué de 139 et 1 antoninius rassemblés dans un pot—, une passoire en alliage cuivreux et un fragment de terre cuite blanche représentant une tête de Vénus a été découvert déposé dans chaudron en bronze, Ce dépôt présente un intérêt tout particulier car l’étude des monnaies a révélé une thésaurisation de plus de 150 ans [fin du Ier - milieu du IIIe siècle], Cette durée témoigne de faits rares en archéologie : l’assurance de la transmission d’un patrimoine sur plusieurs générations.
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139 sesterces / 1 antoninius.
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Ensemble des 13 pointes foliacées de la cachette de Volgu.
Environ -18 000 ans.
Les pointes de Volgu : un ensemble extraordinaire, par le choix maîtrisé de la matière première.
Le silex utilisé pour la fabrication des pointes de Volgu est de grain fin, homogène, sans défaut. Il doit se présenter sous forme de dalles d’au moins 30 cm de longueur.
Les différences de couleur visibles ont longtemps suggéré un approvisionnement aléatoire, effectué au gré des déplacements.
En réalité, un récent programme de recherches a révélé que le silex utilisé est extrait d’un seul secteur de la vallée de la Loire, à 150 km au nord-ouest de Volgu.
Par des proportions à la limite de la rupture
D’une taille comprise entre 23 et 37 cm pour une épaisseur n’excédant jamais 9 mm, elles reflètent une volonté de pousser l’art du façonnage lithique à la limite du point de rupture. Par l’excellence du geste L’observation minutieuse des pointes met en avant deux séries un peu différentes : une plutôt large, l'autre plus élancée.
Plusieurs hypothèses en découlent :
- cet ensemble aurait pu être réalisé par plusieurs artisans [au moins deux], identifiables grâce à ces légères différences techniques. / un seul artisan aurait également pu fabriquer ces pointes et les différences de traitement seraient alors le résultat d’une évolution de ses capacités techniques dans le temps.
- enfin, il se peut que le ou les artisans ai[en]t été obligé[s] de s’adapter aux aléas provoqués par la préparation des surfaces [fissures, fractures accidentelles de la forme d'origine etc].
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Une entreprise de longue haleine...
Pendant plus de dix ans, chaque éclat de silex a été localisé avec précision sur le chantier. En laboratoire, les chercheurs ont ensuite recollé les fragments éparpillés. Ils ont ainsi pu définir la forme d'origine et les étapes nécessaires à la fabrication des feuilles. Par le biais de l'expérimentation enfin, ces derniers ont pu reconstituer le travail des artisans.
...pour des résultats inattendus.
Ils ont également constaté que les feuilles de laurier sont réalisées en plusieurs étapes et dans des lieux différents, car certaines formes ont été reconstituées avec des éclats retrouvés sur des sites archéologiques distants de plusieurs dizaines de kilomètres. De nombreuses grandes feuilles ont également été découvertes inachevées à différents stades de finition. Les pointes de Volgu quant à elles, illustrent l’état final de réalisation. La cachette de Volgu comme témoin de l’univers symbolique du chasseur solutréen La grande feuille de laurier est souvent considérée comme un “instrument-symbole” qui ferait partie de l’équipement du chasseur solutréen, par comparaison avec les populations des chasseurs nomades du Grand Nord. Des chercheurs considérent les feuilles de laurier comme composants d’un seul instrument de musique, assimilant l’ensemble de Volgu à un “lithophone"
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L’univers symbolique de la chasse au Paléolithique supérieur
Moulages : Fragment de propulseur orné de têtes de chevaux. Provenance : Mas-d’Azil (Ariège)
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Mammouth en bois de renne Provenance : Bruniquel (Tarn et-Garonne) - 17 000/ - 12 000 ans
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Acheuléen supérieur 100 00 50 000. Bifaces.
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Moustérien 50 000 - 35 000.
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Aurignacien 35 000 - 20 000.
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Périgordien 25 000 - 20 000.
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Mésolithique 10 000 - 5 000.
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Néolithique ancien 5 000 - 4 000.
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Chalcolithique 2 500 - 1 800.
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Les sites chalcolithique à céramique campaniforme 2 200 - 1 800.
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LES PONTS ROMAINS DE CHALON
Les premiers indices de l’existence d’un pont romain à Chalon, seul pont antique connu sur l’ensemble du cours de la Saône, ont été découverts en 1951.
De 1994 à 1998, cinq campagnes de fouille et plus de 3000 heures de travail subaquatique ont été consacrées à l’étude de la pile n° 3, placée au centre de l’ouvrage. Ce pont, à piles de pierre et tablier de bois à l’image du 3e pont de Trêves, a été construit au début du 3e siècle de notre ère en remplacement d’un pont de bois sans doute mis en place au début du 1er siècle de notre ère.
Longue de 8,90m pour une largeur de 5,40m et pourvue d’un avant-bec de forme trapézoïdale, la pile a été construite à sec à l’intérieur d’un vaste caisson étanche. Construit sur le modèle d’un bateau et acheminé par flottage, ce dernier se trouvait conservé sous la pile ainsi qu’à l’avant-bec. Sur les côtés de la pile, il avait fait l’objet d’un démontage au cours de travaux de construction et gisait, effondré, parmi des outils abandonnés ou perdus et des monnaies sans doute jetées du haut du pont...
La base de la pile est constituée de blocs de grès de grandes dimensions, liés par des lits de mortier et réunis à l’aide de grands crampons métalliques noyés dans du plomb. Le caisson reposait sur un remblai constitué d’un mélange d’argile, de brique et de pierre, densifié par l’implantation de dizaines de petits pieux courts dépourvus de sabot métallique.
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Tour du palais de Justice.
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Le pont Saint-Laurent qui a été partiellement détruit dans la nuit du 5 septembre 1944. Il a été entièrement détruit pour le reconstruire légèrement déplacé. Cette reconstruction a permis d'étudier le pont ancien dont les éléments archéologiques avaient été déposés entre 1946 et 1952 au musée municipal. Le conservateur du musée, L. Armand-Calliat, avait supposé que le pont médiéval avait été construit à l'emplacement d'un pont romain fait de piles en pierre et de tablier en bois.
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Au XVIIe siècle, le pont médiéval, agrémenté de portes, pont-levis et guérites, fut une première fois réaménagé avant d'être de nouveau reconstruit en 1789 par Emiland Gauthey. Gauthey scandent les piles du pont de 8 obélisques, témoignant de la fascination du temps pour l'architecture égyptienne. Aujourd'hui, les quatre obélisques sont en béton armé.
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Bateau de croisiéristes qui vient d'Arles, en passant pazr Avignon et Vienne. Malheureusement le canal du Rhône au Rhin a été abandonné..
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Tour du Doyenné, hexagonale, du XVe siècle, remontée sur l'île Saint-Laurent. Construite en 1409 au chevet de la Cathédrale Saint-Vincent elle servait d'escalier à vis au logement des chanoines et du doyen du Chapitre, d'où son nom.
D'autres tours de ce type existent encore à Chalon, notamment la Tour du Beffroi, rue des Tonneliers.
À la Révolution, la tour est vendue comme bien national. En 1822, elle est léguée à la Ville par son propriétaire. Mais, mal entretenue et à cause d'un affaissement de terrain, elle est déclarée en péril en 1906 et sa démolition est décidée. La ville vend alors les pierres à un antiquaire parisien ; celles-ci partent pour Paris et la tour est rachetée par antiquaire allemand qui l'abandonne au fond d'une cour parisienne en 1914 après la confiscation de ses biens.
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La tour du Doyenné.
En 1924, le duc de Trévise, président de la Sauvegarde de l'Art Français et l'architecte parisien Louis Cornillon persuadent Franck Jay Gould, un riche banquier américain, de l'acquérir et de la réédifier dans sa ville d'origine.
Après de grandes discussions sur l'emplacement de cette reconstruction, la pointe de Me Saint-Laurent est finalement choisie; l'inauguration se déroule le 14 Juillet 1928
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L'hôpital de l'île Saint-Laurent, construit en 1526, ainsi que sa chapelle du XIXe siècle. Il a conservé, dans un édifice de style néoclassique, une pharmacie qui a été terminée en 1786 et a remplacé une apothicairerie du XVIIIe siècle.
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Fondé en 1530 sur l’Ile Saint-Laurent par les échevins de la ville sur autorisation de François 1er, cet ancien hôpital révèle une grande richesse patrimoniale. Le bâtiment de la communauté des sœurs, le long de la Saône, reconnaissable à son pignon à degrés, ou à redents, d'inspiration flamande, témoigne de cette époque.
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Aujourd’hui, on peut y découvrir une partie des appartements des sœurs de Sainte-Marthe, en charge de l’accueil des malades pendant plusieurs siècles. Au fil du temps, l’hôpital s’est enrichi de nombreux bâtiments répondant à l’évolution de la médecine et des soins aux malades.
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Le dôme à la croisée de quatre salles de malades est édifié dans les années 1770, il est attribué à Emiland Gauthey. Abritant alors une chapelle, il est situé à la jonction de quatre salles de malades disposées en croix. Ce type d’aménagement est caractéristique des hôpitaux de l’époque classique. Bien que rehaussé au XIXème siècle, le dôme doit son élévation à des conceptions plus anciennes : on aspirait à une meilleure circulation de l’air vicié.
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L’hôpital est riche d’une importante collection d’objets, meubles et œuvres d’art, témoins de l’histoire hospitalière et de l’art religieux depuis le XVIe siècle.
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Chambre de la mère supérieure. L'habit est resté le même du XVe siècle à 1914.
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Infirmerie des soeurs.
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Banc pour accéder au lit et ranger des affaires personnelles.
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Chapelle de 1580. Salle du conseil d'administrationde 1720 à 1914.
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Aux angles, les 4 éléments.
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Le réfectoire des sœurs (1720) conserve son aménagement d’origine et notamment ses boiseries classées de style rocaille et sa table parquetée aux dimensions exceptionnelles (plus de 6 mètres de long).
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St Matthieu avec l'homme.
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Saint Jean, avec l'aigle.
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Saint Marc, avec le lion.
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Saint Luc, avec le taureau.
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Au-dessus du pot, la date 1720.
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Trace du ruisseau qui coulait sous l'hôpital.
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Pierre tombale.
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Le dôme destiné à évacuer les miasmes.
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Antichambre de la chapelle de 1868.
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La chapelle du XIXe a une architecture métallique (1873). Cette charpente est cachée.
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La chapelle a recueilli des œuvres d'art provenant des parties démolies : boiseries armoriées
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Chaire du 17e s.
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La chapelle du XIXe est ornée de vitraux du XVIe siècle qui proviennent de la première salle de malades édifiée à la Renaissance. Ces vitraux sont entourés d'entrelacs. Chacun raconte une histoire, tirée de la Bible, plus précisant des éléments de l'Ancien et du Nouveau Testament. La transfiguration.
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Histoire de Joseph.
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Moïse et les serpents et Israel (Joseph) au désert.
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La Résurection de Lazare et le repas chez Simon le lépreux.
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L'Adoration des Bergers.
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Le Christ aux liens.
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Pietà qui se trouvait sur le pont romain. Le corps incliné indique que la Résurrection est proche.
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Sainte Marthe.
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Rare Vierge à l'encrier de la fin du 15e s...
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Fondé en 1530 sur l’Ile Saint-Laurent par les échevins de la ville sur autorisation de François 1er, cet ancien hôpital révèle une grande richesse patrimoniale. Le bâtiment de la communauté des sœurs, le long de la Saône, reconnaissable à son pignon à degrés, témoigne de cette époque. Ce que Claude Niépce pratique (dans la lignée d’Emiland Gauthey qui l'a sans doute formé) est une sorte de synthèse entre les derniers feux de « l’architecture à la française » mise en œuvre sous Louis XIV et Louis XV, et les emprunts à l’antiquité.
Ces deux styles se mêlent habilement dans la construction de la pharmacie.
Sur la façade par exemple on trouve des éléments :
- d'architecture « à la française » : encadrement des ouvertures en pierres taillées, régularité, symétrie, mise en valeur de l'avant corps central ;
- de constructions antiques : usage de frontons, triangulaire et curviligne.
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Bâtie de 1786 à 1788, la pharmacie de l’ancien hôpital de Chalon témoigne de la solide culture d'architecte de Claude Nièpce et de sa connaissance de l’évolution des styles.
En effet, suite à des découvertes importantes à Pompéi et Herculanum, le « goût à l'antique », né timidement vers 1750, triomphe dans les années 1770 dans nombre de réalisations publiques ou privées.
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L’influence antique est également dominante dans la salle de réception :
- si l’usage de boiseries est traditionnel depuis le règne de Louis XV, le rythme donné par des colonnes de tiroirs surmontés d'un entablement et d'une corniche est novateur ;
- au niveau de cet entablement, le motif de drapés est lui une citation directe : de tels drapés étaient fréquents sur les sarcophages romains de pierre, comme sur les murs peints des demeures de Pompéi ou d’Herculanum... C’est la salle d'accueil des personnes pauvres qui ne sont pas hospitalisées mais à qui on distribue des médicaments.
C’est aussi dans cette salle que l’on vient s'approvisionner en « simples », plantes servant à fabriquer ses propres remèdes, les tisanes par exemple.
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Les faïences de Nevers.
Tous les éléments naturels sont réunis, dans cette région de la Nièvre, pour accélérer le développement de la production céramique à partir de la fin du XVIe siècle :
la matière première, argile et marnes, se trouve sur place ;
le bois du Morvan chauffe les fours sans risque de pénurie ;
la Loire et le canal de Briare permettent d’expédier et de diffuser les productions.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la faïence de Nevers est à son apogée.
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Les pots de Chalon-sur-Saône
83 pots classés forment la plus grande partie de la collection céramique XVIIIe de la pharmacie. Leurs caractéristiques font que l’on situe le lieu de production en Bourgogne et plus probablement dans le Nivernais.
Par contre, la multitude de manufactures de la région ne permet pas de connaître précisément lesquelles sont à l'origine de ces pots.
Ils sont tous en céramique grand feu, monochrome ou polychrome.
La plupart des pots présente un décor bleu sur fond blanc. D’autres mêlent des décors bleu, jaune et/ou orange sur fond blanc ou beige rosé.
Le décor revêt l'aspect de rameaux feuillus ou à fruits, reliés par des fleurs ou des nœuds.
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La faïence de Val sous Meudon.
En 1800, une manufacture de faïence fine est construite près de Sèvres, à Val-sous-Meudon. Elle devient rapidement la propriété de Mr Mittenhoff, qui s’associe en 1905 à Mr Mourot.
Ensemble, ils développent la production de vaisselle unie et peinte en brun de manganèse (en moyenne 80 000 douzaines d'assiettes par an), ainsi que des grès décorés de fins reliefs. Leurs pièces sont marquées soit de leurs noms, soit de deux « M » entrelacés dans un ovale.
En 1808, la fabrique compte 50 ouvriers dont 40 hommes, une femme peintre et 9 jeunes de 12 à 15 ans. Elle a vraisemblablement fermé ses portes en 1812.
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La pharmacie de l’ancien hôpital de Chalon-sur-Saône possède un ensemble de 158 pots de faïence fine de Val-sous-Meudon.
De couleur blanche, ils sont en forme d’urne sur piédouche (sorte de petit piédestal mouluré). Le couvercle, en chapeau pointu, est terminé par une boule de préhension décorée.
Des frises de roses bordent les pots et les couvercles. Leur contenu est indiqué dans un cartouche en écusson situé sur la panse :
onguents (cicatrisant, émollient, vermifuge...) ;
miels (ordinaire, blanc, de Narbonne-.) ;
conserves de fleurs (muguet, rose, nénuphar...) ;
extraits (opium, ellébore, cigüe...) ;
pilules (astringente, fétide, angélique...) ;
et autres baume, rob (suc de fruits cuits ayant la consistance du miel) ou cérat (préparation à base d’huile ou de cire) ;
"thériaque” : la centaine d'ingrédients de ce remède censé guérir tous les maux, était en général contenue dans un pot majestueux, sauf à Chalon où c'est un pot ordinaire, parmi les autres.
Il semblerait que ces pots n’aient été que des « pots de montre » pour la décoration et n’aient jamais rien contenu.
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Le magasin. C'est la réserve de la pharmacie et le lieu de fabrication des médicaments. Dans cette pièce se trouvent 317 tiroirs en chêne, portant des inscriptions.
À stocker et conserver les matières premières nécessaires pour composer les remèdes.
Quelles informations donnent les inscriptions ?
Ce sont les noms des produits servant à fabriquer les médicaments.
On retrouve, rangés dans ces tiroirs, des éléments appartenant au monde :
végétal : environ 217 plantes sont identifiées (par exemple amandes douces, chicorée amère, mélisse, pimprenelle, digitale pourpre, cannelle ...) ;
animal : on compte 10 variétés (yeux d’écrevisse, cire jaune et blanche, corne de cerf, os de seiche, coraline, coquille d’huitre, mouche cantharide, cochenille, éponge) ;
minéral : Il ont été découverts dans les tiroirs (dont zinc, cuivre, fer, ocre jaune, plomb...).
On peut ainsi admirer la pharmacie du XVIIIe siècle abritant près de 400 tiroirs.
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Que serait devenu le pharmacien s’il n’avait pas eu à sa disposition :
mortiers et pilons : pour broyer les matières premières ; certains petits mortiers de bronze sont datés du XVIe siècle et classés aux Monuments Historiques ;
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alambic (1782): pour fabriquer des eaux médicamenteuses, les alcools entrant dans la composition de certains remèdes, ainsi que les huiles essentielles.
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balances et poids : pour peser tous les ingrédients nécessaires à la fabrication des médicaments. Pendant que certaines sœurs s'occupent des pauvres malades de l’hôpital, d’autres fabriquent les médicaments dans le magasin de la pharmacie.
Selon les indications du médecin ou du pharmacien, elles préparent les remèdes comme une recette de cuisine. Par exemple, pour confectionner des pilules :
elles pèsent les matières premières avec une balance à plateau ;
elles écrasent les produits dans le mortier avec le pilon ;
elles mélangent tous les ingrédients puis passent la pâte dans une douille
enfin elles coupent les pilules et les enrobent de sucre ou de réglisse pour masquer le goût souvent désagréable.
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Les « barbares »
Des instruments médicaux ont également leur place dans la pharmacie :
des clystères : qui permettaient de faire des lavements ;
une lancette à saignée (XVIIIe siècle) dont l’utilisation repose sur la « théorie des quatre humeurs » qui consistait à « saigner » les malades pour soigner les maladies ; cette « théorie des humeurs » est à l’origine de nombreuses expressions de la langue française : se faire de la bile, être de bonne ou mauvaise humeur, avoir le sang chaud... ;
des instruments à cautériser du XIXe siècle : pour cicatriser les plaies.
une cuillère à sirop en étain du XIXe siècle ;